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Hervé Saliou - Le menuisier aux talents cachés

À Landrévarzec, la menuiserie Saliou a troqué ses meubles contre des peintures, des bas-reliefs et la restauration de pièces patrimoniales. Aujourd'hui à la retraite, Hervé Saliou s'adonne au maniement du pinceau et du burin. L'artiste ouvre les portes de son atelier. "À l'âge de 18 ans, j'étais étudiant au Likès à Quimper et, tous les jeudis, je me rendais à vélo aux Beaux-Arts" . En une phrase, Hervé Saliou dévoile deux de ses passions : le cyclisme et les arts. Dans les deux domaines, l'artiste aujourd'hui retraité a raflé bon nombre de prix. Et tout en présentant les innombrables œuvres qu'il garde chez lui, à Landrévarzec, c'est avec engouement qu'il se remémore ses échappées et ses victoires. "La Revanche interrégionale du Premier Pas Dunlop ! Je suis arrivé en tête. C'était en 1951." Quéméneven, Fouesnant, Briec, Locronan, Landrévarzec… En l'espace de deux ans, il avait déjà remporté une douzaine de cour

Jean-François Chaussepied - Un tablier, un chevalet, une Bible

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« Combien de temps mettez-vous à peindre une toile ? »  est une question légère à laquelle Jean-François Chaussepied aime répondre avec ironie : « Soixante-huit ans ! » . Une vie, en somme. Un parcours que ce peintre de renommée dévoile du bout du pinceau, portant un regard poète sur la nature, l’existence et sa foi. « Adossée à la colline… On y vient à pieds… On ne frappe pas… » .  Dans un petit coin de verdure isolé et apaisant, la maison de la famille Chaussepied abrite des histoires aux mille couleurs. Certaines sont celles de la joie, d’autres sont plus noires, tourmentées. Et Jean-François, 68 ans, n’a de cesse de renvoyer ces reflets sur la toile. « Joies, souffrances, questionnements… tout ce qui jalonne la route » , écrit-il. Au seuil de la porte de son atelier percé de lumière naturelle, le père de famille, vêtu d’un long tablier tâché, propose un accueil chaleureux. Là, une vague de couleurs déferle sur les murs et sur un chevalet démesuré. Petits et très grands for

Ewan Le Ber - Le bois comme art de vivre

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C’est à Sizun, au carrefour du Léon et de la Cornouaille, que se trouvent les Ateliers Le Ber, menuiserie et charpente. L’entreprise réalise des ouvrages uniques, pour le patrimoine régional. Les fils ont repris le flambeau en 2005. Ewan, 36 ans, ouvre les portes de son atelier. « C’est dans le sang, c’est de la sève ! » souligne Ewan Le Ber lorsqu’il retrace l’historique des Ateliers Le Ber, créés en 1978 par ses parents Georges et Marylène. En 2005, avec son frère Steven, c’est avec évidence qu’ils intègrent l’entreprise. « Nous venions de réaliser une dizaine d’années de Tour de France, en menuiserie et charpente. » De toute évidence, les racines d’Ewan se trouvent à Sizun. L’atelier, également lieu de vie familiale, a été aménagé dans une large étable. Les machines professionnelles côtoient les établis rustiques, vieux outils et autres sculptures dans un décor digne du cinéma. Contournant un autel, passant une petite porte en bois, Ewan évoque les origines de sa passion d

Jean-Pierre Blaise - Gravures d'un univers poétique

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Graveur et sculpteur, Jean-Pierre Blaise, natif de Brest, relate sa vie d'artiste, en estampes. Son atelier n’a plus rien du simple garage qui l’a conquis lorsqu’il s’est installé à Perroz, en Lilia-Plouguerneau. Lumineux, cet espace lui offre une vue sur l’estuaire de l’Aber Wrac’h et est méthodiquement aménagé dans le respect des étapes que l’art de la gravure impose. « J’ai transformé ce garage, je l’ai ouvert côté mer et ajouté une terrasse », explique Jean-Pierre Blaise, se remémorant ainsi la cabane qu’il avait aussi construite de ses mains, il y a des années, à la Maison-Blanche, petit village coloré brestois. Ici et là, du cuivre et du laiton. Et surtout, une presse, le coeur de son travail : « Je vous montre le processus ? », propose-t-il, pédagogue. Graver, dégraisser, encrer, essuyer, presser, laver, nettoyer puis s’émerveiller. Le graveur répète les mêmes gestes depuis presque 40 ans. « J’ai beaucoup appris aux côtés de Michel Brigand, un professeur exigeant de l

Jean-Paul Thaéron - Il ose les formes et les métamorphose

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Des oeuvres légères et imposantes, de l'angle à la rondeur, dans une recherche tenace de sens impulsée par des questionnements sur les origines du monde, l'humanité ou par son amour de la nature... La production artistique dense et obsessionnelle de Jean-Paul Thaéron est le travail d'une vie. Il ouvre les portes de son atelier et dévoile quelques toiles fraîchement "signées". "... Et lorsque l'on me dit que je ne suis pas obligé de me donner tant de mal, cela me dérange ! Réaliser une œuvre implique des choix et mérite qu'on y consacre l'essentiel de sa vie" . Jean-Paul Thaéron se plie à cette forme de fatalité, sans trop saisir l'origine de cet élan prolifique. "Enfant, j'aimais réaliser de petits bricolages... Mon entourage a su m'ouvrir au monde, à la culture... J'ai intégré une école d'art, obtenu mon diplôme en 1975 et je n'ai plus jamais arrêté. 'C'est comme une drogue' me disait un nev